EGLISE SAINT GERMAIN

 A l’origine, la paroisse de Gyé n’avait pas d’église, mais seulement trois petites chapelles consacrées au culte. Deux étaient aux extrémités du pays ; la troisième au milieu ou à peu près. L’une au couchant, du côté des Riceys, s’appelait la chapelle Saint-Léon. Entourée d’un cimetière, elle a entièrement disparu. La seconde, la chapelle de Notre-Dame-de l’Orme existe encore. Désaffectée et mutilée lors du tracé de la Route Royale Bar sur Seine – Châtillon, elle est devenue une propriété particulière. Enfin la troisième, à l’Est du côté de Courteron est la chapelle Saint-Nicolas. Réparée bien des fois, elle a conservé ses dimensions et sa forme primitive.

 Afin de répondre à l’accroissement de la population et ménager les déplacements aux fidèles de l’agglomération centrale qui se répartissaient dans les trois chapelles, la construction d’une église placée sous le vocable de Saint-Germain, fut décidée. Selon d’Arbois de Jubainville, le sanctuaire, partie la plus ancienne daterait du XIIème siècle.
 
Lors des guerres de religion, les calvinistes, nombreux à Gyé, se ruèrent sur l’église, y firent des brèches, y mirent le feu, la détruisirent complètement.
 
On la reconstruisit de 1719 à 1754. La première pierre de la nef, bénite par Bereul, curé de Gyé, fut posée le 30 mars 1719 par J. B. Verdin, avocat au Parlement, Bailly de Gyé, assisté de Jacques Milley, procureur fiscal et de Jacques Michelot, receveur, pour et au nom du « haut et puissant seigneur Messire Alexandre de Balsac d’Illiers, marquis d’Entragues, Chastelain dudit Gyé… »
 
En 1770, le clocher comporta jusqu’à trois cloches. Deux ayant été enlevées à la Révolution, on essaya d’en refaire trois avec la plus grosse qui restait. Deux seulement ayant été réussies et montées en 1817, une troisième fut donnée par Melle Marie-Sophie Delongchamp en 1827.
 
La tribune actuelle de l’église fut construite en 1828 par M. de Bellaing et à ses frais. Héritier du marquis de Montmort, il habitait le château de Gyé.
 
L’église possédait des orgues, installées dans une loge en élévation à gauche du chœur. Il ne subsiste de ces orgues que 17 cylindres d’une longueur de 110 cm, classés monuments historiq
ues, mais aujourd'hui conservés au musée.

L’édifice frappe par ses grandes dimensions (32 m de long). La nef de cinq travées, flanquée de collatéraux, date du XIIe s. et se termine par un chœur à chevet plat du XIIIe s. Au XVIIe s., l’église connut un certain nombre de restaurations, dont par exemple la construction du portail sud. L’édifice, qui n’est pas inscrit, renferme un mobilier intéressant, dont la plus grande partie a été classée monument historique ; des fresques ont été récemment mises au jour à l’intérieur de l’église.

Des travaux ont porté sur la réfection de la charpente du clocher qui s’élève au-dessus du flanc nord de l’église et sur celle de la couverture d’ardoises de sa flèche. 

 



Fresque du 16ème siècle, représentant un archer.
Dimensions : hauteur : 125,5 cm - Largeur : 91 cm